Dans son édition de mars 2013, le Chasseur Français publiait une histoire cocasse, dont seuls les chasseurs ont le secret. Cette histoire écrite par Michel Fraysse, mon voisin et ami est reproduite ici. C'est une histoire vraie m'a t-il juré. Il me l'a racontée avec tellement de persuasion que j'en suis convaincu. Écoutons le conteur.

Tous les dessins sont de Carl Spriet

Sources et Bibliographie

[1]    Article paru dans le Chasseur Français de mars 2013 sous le titre: "Seconde chance", dessins de Carl Spriet.

 

La bécasse démarra et je la touchai du premier coup. Ma jeune chienne qui n’était pas encore déclarée dut la voir tomber. Je l’aperçus à 15 mètres de moi, frétillant de la queue, se saisir de la bécasse et me la rapporter.

Quelle joie pour moi de voir pour la première fois Hélia me rapporter ainsi cet oiseau dans sa petite gueule. Félicitations, caresses, croquettes, câlins…

 

accueil2.gif
> Le village
> Son Histoire
> L'église
> La fontaine Saint Eutrope
> Le château de Pebeyre
Culture
> Le Doustre
> Le brame du cerf
> La bécasse et le chasseur
Nature
> La vie de Saint-Pardoux
> La vie de Saint-Eutrope
> Le barrage de la Valette
> Le Tacot
> Le sapin de Pebeyre
> Le meneur de loups du château de Pebeyre
> La stèle oubliée
Histoires d'avant
Album photos
News
Aide

" Je chasse dans une petite commune en Corrèze et j’ai déjà eu la joie de voir la photo de mon cerf enrubanné de 34 m de fil galvanisé pour clôture, passée dans le Chasseur Français de mars 2009. J’ai récidivé l’an passé avec un dix-cors portant 25 m de fil électrique. Mais l’histoire que je vais narrer porte sur un autre gibier qui me passionne : la bécasse !

Je chasse la dame au long bec depuis quarante ans. Cette fois, c’était le 21 novembre dernier, je suis parti avec mes deux chiens épagneul, Rika, 12 ans, et Hélia 7 mois et demi.

Mon meilleur ami, Jeannot, avait sa chienne avec lui, un épagneul également, répondant au nom de Flika.

Sous un temps brumeux, couvert et assez froid, nous attaquâmes et levâmes deux bécasses qui partirent assez loin de nous, ce qui ne nous empêcha pas de les saluer d’un coup de fusil… mais vers 11 heures, Rika trouva les traces d’une mordorée et nous fît un bel arrêt.

L’oiseau saignait de la tête et du bec. Je la baguai à la patte, cochai la date du 21 sur le carnet (non sans mal car les languettes ne se détachaient pas facilement…). Je la redonnai ensuite à Hélia qui la saisit et se promena deux à trois minutes avec elle dans la gueule. Cela promettait de bons moments avec cette jeune chienne.

Nous rentrâmes à la maison vers midi moins le quart, tout contents de notre chasse. Après avoir déjeuné, une idée me vint à l’esprit : j’irai prendre des photos d’Hélia avec sa bécasse pour immortaliser ce moment.

Je sortis de chez moi ouvrit la porte arrière du break et sortis la musette où j’avais déposé l’oiseau. Je posai le sac par terre et allai chercher l’appareil photo et la chienne. Je sortis la bécasse, la pris dans ma main et la fis sentir à Hélia. Puis je la posais par terre. La chienne s’approcha et là, stupeur, la mordorée couchée se releva, fit deux petits bonds, et s’envola comme si de rien n’était. Elle passa par-dessus la haie du voisin et disparut !

Je crus rêver, mais elle n’était plus là ! Même Hélia regarda dans la direction de la fuite. Je pensai qu’il y avait un bon dieu pour les bécasses. Je la cherchai tout l’après-midi sans succès. Je ne la retrouvai pas, effectivement.

J’avais dû la toucher avec deux ou trois plombs ce qui avait provoqué ce saignement à la tête et l’avait en quelque sorte assommée. Les ailes n’étaient pas cassées et pendant les deux heures du repas elle s’était refait une santé. Elle avait dû continuer sa migration à l’heure qu’il était.

Si vous voyez une bécasse avec une languette, c’est la mienne. Laissez-la vivre, elle l’a bien mérité. "

 

La bécasse et le chasseur