Sources et Bibliographie

 

[1]     Le site magdalénien de Charles-Bas, Jean-Philippe Miginiac, juillet 1998.

[2]     J.L. Couchard et P.Y. Demars 1994, S. Auberty et J.P. Miginiac, 1995.

[3]     Manuscrit de Georges Marouby, 1987.

[4]     Tènement: terme datant de la féodalité signifiant: subdivision paroissiale.

[5]     Constructions et monuments préhistoriques: fasc. I et II, supplément au bulletin de la société archéologique de Brive, tome 95, 1973, page 47.

[6]     Le Bas-Limousin Seigneurial et Religieux, J. B. Champeval de Vyers, 1896.

[7]     Le prieuré de Claris, Jean-Philippe Miginiac, 12 sept. 2008.

[8]     Avant la création de ce doyenné, au VIIIe siècle, La Roche dépendait de Gumont [9] dont l'orthographe a aujourd'hui changé en Gumond.

[9]     Lemouzi N°73, Janvier 1980: L'Archiprêtré de Gimel par Paul Maureille.

[10]   La seconde paroisse de Marcillac, celle du bourg, était dédié à Saint-martin.

[11]   La Paroisse de Saint-Pardoux-la-Croisille: Notice historique de M. l'Abbé J.-B. Poulbrière notablement améliorée par Marcellin Chastanet. Brive Imprimerie Catholique, 1925.

[12]   Le canton de La Roche-Canillac en Corrèze: Francis Ducreux, Editions Artelia, 2007.

[13]   Histoire et géographie du Limousin, Alfred Leroux, 1890.

En ces temps reculés, les hommes s'installent entre la Loire et la Garonne, dans les vallées de la Dordogne et de la Vézère dans ces contrées Périgourdines et Corréziennes.

Le peuplement est déjà dense, les communautés et les traditions progressivement se mettent en place.

Les morts sont enfouis dans des tombes pour qu'une nouvelle vie commence et que leur corps soit préservé des animaux sauvages.

Nous sommes environ 45 000 ans avant notre ère et en Corrèze, à La Chapelle-aux-Saints, une sépulture d'un homme de Néandertal, témoignage de cette époque lointaine, marque les prémices de notre civilisation limousine.

L'echelle du temps qui se comptait en unité de dizaines de milliers d'années se réduit en milliers puis en centaines d'années rendant l'histoire de plus en plus palpable à nos esprits.

Les traces les plus anciennes d'une présence humaine, dans notre commune, ont été relevées sur le site de Charles-bas sur une bande sableuse temporairement découverte par les eaux du barrage de la Valette [1]. Des archéologues [2] y découvrirent des silex de faciès paléolithique supérieur et plusieurs matériaux lithiques comprenant 36 outils et 75 éclats [1]. Les experts ont estimé avec prudence une période d’occupation de ce site entre 12500 et 11750 avant J.C [1].

Sur les rives de l'Etang Ferrier, furent égalemment découverts des silex taillés. Bien qu'il soit impossible d'en effectuer une datation, on peut estimer ces restes à plus de 2000 ans avant J.C. date à laquelle les "tailleurs de silex" abandonnèrent leur industrie [3].

C'est vers l'aube de ce deuxième millénaire que les hommes érigent les monuments les plus spectaculaires de la préhistoire: les Dolmens, Menhirs et autres Cromlechs, et notre commune en semble dépourvue [3].

Toutefois, dans deux actes anciens ayant appartenu aux archives privées du château de Pebeyre (environ 1300 ouvrages), il est fait mention du tènement [4] nommé "Teil à Peyrefiche". "Peyraficha", qui signifie en patois occitan "Pierre plantée", semble indiquer la présence d’un mégalithe vertical disparu au cours des âges [3].

Plus proche de nous, mais dans des temps toujours lointains (-800), nous quittons la préhistoire et entrons dans l’histoire à la faveur de la grande migration des Celtes. Venus sans doute des steppes d’Asie centrale qu’ils occupaient vers le VIe millénaire avant J.C. ils s’installèrent pendant des siècles en Europe centrale (Hallstatt en Autriche) avant d’émigrer vers nos contrées où ils devinrent plus tard les Gaulois.

Ils apportent avec eux, en plus du fer qui va peu à peu remplacer le bronze, de nouveaux rites funéraires. Leurs tombes sont simplement recouvertes de pierres et de terre formant un tumulus, dans lequel ils inhumaient le mort avec des armes, des outils, des parures et autres pièces de vaisselle [3].

Des fouilles effectuées par des archéologues ont permis d’en découvrir dans notre région à La Vialle de Marcillac-la-Croisille, à Saint-Priest de Gimel et vers la Cisternie près du château de Pebeyre sur notre commune [5]. Ce tumulus répertorié n’a à ce jour fait l’objet d’aucune fouille. D’autres endroits de la commune présentent de semblables monticules sans qu’ils aient été attestés comme tumuli.

Les Celtes ne constituaient pas une nation unie mais se répartissaient en nombreuses tribus qui n’entretenaient pas toujours de très bonnes relations. Une de ces tribus les "Lemovices" ("les fils de l’orme") furent nos ancêtres régionaux et leur territoire avait pour capitale Limoges.

Peu à peu ces tribus Celtes turbulentes se calment sous la pression de l’envahisseur romain. Le peuple Celte vaincu se laisse séduire par les attraits de la civilisation romaine. Pendant des siècles occupants et occupés se fondent en une seule nation fière de ses cités, routes, aqueducs et autres "villas" [3].

Dans notre région, les vestiges les plus caractéristiques de cette époque sont les toponymes terminés en "AT" ou "AC". Pour Saint-Pardoux nous pouvons citer deux exemples :

Plaziat qui se terminait autrefois par un C a pour origine d’une part le nom latin "Placius" et d’autre part le nom latin "Acum" signifiant "domaine", dont n’ont subsisté que les deux dernières lettres : "AC". Il s’agissait donc du "domaine de Placius" nom d’un homme romain [3].

Mensac qui apparaissait sur les documents anciens avec un T, se termine aujourd’hui par un C. dans ce cas, les deux noms d’origine étant "Mincius" et "Acum" : "domaine de Mincius" [3].

Quittons ce passé lointain pour nous retrouver dans le moyen âge, aussi loin que les témoignages écrits puissent nous faire remonter le temps.

Au début du IXe siècle, la commune dépendait de la Vicairie d’Espagnac [6] elle-même rattachée à la Vicomté de Turenne [7]. En ce temps là, Saint-Pardoux ne s’appelait pas encore Saint-Pardoux mais plus probablement Peuch Maur [6]. Peuch Maur qui signifie la butte rocheuse [7].

Ce IXe siècle marque aussi l’affaiblissement du pouvoir politique résultant du partage conflictuel de l’empire entre les descendants de Charlemagne, et des conséquences des invasions normandes. Ceci contribue au renforcement du pouvoir de l’église qui se réorganise pour mieux contrôler les derniers cantons du Limousin encore réticents à son influence. En même temps les structures féodales se mettent en place afin de rétablir l’ordre dans le royaume et faire entendre raison aux hors la loi de tout poil réfugiés dans nos maquis [9].

A cette époque, le doyenné de La Roche [8] comprend la paroisse de Gumont (anciennement Acuto Monte) dont dépend notre commune qui n’est pas encore une paroisse autonome [9].

C’est sans doute peu après cette époque au Xe siècle que Saint Pardoux Abbé de Guéret qui vécut au VIIIe siècle, fut l’objet d’une dévotion intense dans notre région. Il devint alors le saint patron de la paroisse et donna son nom à notre commune. La paroisse de Saint-Pardoux devint ensuite effective suite à la création par l’évêque de Limoges de l’Archiprêtré de Gimel [9].

Saint-Pardoux fut alors détaché de Gumont et rattaché à une paroisse voisine plus ancienne celle de "la Croizille" dédiée à Sainte Cirice de Tarse [6] unie également à la commune de Marcillac [10]. C’est depuis lors que notre commune a pris le nom de Saint-Pardoux-la-Croisille.

Vers 930, le Vicomte de Turenne Adhémar des Echelles, aussi Abbé du monastère de Tulle [7], dans son testament au profit de l’Abbaye bénédictine Saint-Martin de Tulle, fit don de 25 églises parmi d’innombrables autres biens, dont l’église de Saint-Pardoux.

D’anciens documents en portent aussi témoignage : En 1115 la bulle du pape bénédictin Pascal II puis celle d’Adrien IV en 1154 confirmèrent l’église de Saint-Pardoux comme possession de l’Abbaye de Saint-Martin de Tulle : "Ecclesiam sancti Pardulphi de la Crozilla" [11]. Puis enfin celle du pape Jean XXII, la signale avec d’autres, ses voisines, comme ayant fait l’objet d’une donation à l’Abbaye Saint-Martin de Tulle.

 

En 1317, la bulle du pape Jean XXII érigea l’Abbaye de Saint-Martin de Tulle en évêché [7] qui comportait alors 55 paroisses [13], puis la paroisse de Saint-Pardoux prend le titre de prieuré en 1374 [11].

En 1579, les protestants saccagent le presbytère qui jouxte l’église [12]. Pour se préserver de cette menace grandissante avec le temps, le chapitre de Limoges décida de rattacher le prieuré au collège des Jésuites de Tulle en 1621 [6]. En 1626, malgré une exemption quant au logement des troupes donnée par le roi Louis XIII à la baronnie de la Roche et confirmée par le seigneur de Pompadour [11,12], les troupes du régiment du sieur Verduin auraient délibérément fait brûler quatre des plus belles maisons du bourg [11] après la profanation de l’église où ils rentrèrent à cheval et où ils dérobèrent deux calices d’argent ainsi que deux surplis,

En 1639, une rébellion paysanne est réprimée sévèrement par le duc de Ventadour [11].

Un peu plus tard en 1651, le Château de Pebeyre sis sur la commune, est racheté par la famille de Lespinasse dont la descendance en est aujourd’hui toujours propriétaire.

En 1762, les habitants de la paroisse ployant sous le fardeau des impôts firent rédiger un mémoire adressé à Turgot intendant de la généralité du limousin, afin d'obtenir une meilleure répartition et un allègement des impôts. Ils profitèrent de cette occasion pour demander la construction d'un pont sur le Doustre et la réfection des chemins. L'histoire ne dit pas si le futur ministre de Louis XVI accepta leur requête [3].

Le collège de Tulle, malgré l’expulsion des Jésuites en 1762, continuera d’exercer sa seigneurie sur la paroisse par l’intermédiaire des prêtres diocésains puis des Théatins et ce jusqu’à la révolution [12].

A la révolution, par souci de déchristianisation, de nombreux noms de lieu sont changés en particulier ceux commençant par saint ou sainte : Saint-Pardoux-la-Croisille change de nom et devient Bellone [11] sans doute en hommage à la déesse romaine de la guerre. Heureusement à l’arrivée de Napoléon la grande majorité des communes retrouve leur nom historique.

En 1792, les paysans insurgés vidèrent l'étang Ferrier en signe d'hostilité à l'égard des nobles et du clergé. Une violente répression s'en suivit.

Au XIXe siècle, en 1835, la commune se dote de son premier plan cadastral parcellaire dit plan Napoléonien, sous l'administration de Joseph de Lespinasse Maire de la commune de 1835 à 1851 [3]. L'extrait ci-dessous vous permettra de reconnaitre les bâtisses qui existaient à cette époque et celles qui n'étaient pas encore construites.
 

Au milieu de la place, un chêne majestueux apportait son ombre accueillante pendant les chaudes journées d'été. Lorsqu'il fut abattu en 1989, on dénombra environ 150 cercles de croissance. C'était vraisemblablement un arbre de la liberté planté lors des festivités qui marquèrent les évènements de 1848 [3].

Au début du XXe siècle, la construction puis la mise en service du Tacot contribuèrent au désenclavement de nombreux villages et au développement économique local.

Lors de la seconde guerre mondiale, notre commune fut en première ligne, au sein du département, dans la lutte contre l’occupant nazi et le régime de Vichy.

Le camp Guy Mocquet haut lieu de la résistance corrézienne, abritera pendant son existence des caches d’armes, une zone de parachutage, une imprimerie clandestine dissimulée dans une sape au creux des bois, puis plus tard en avril 1944 une infirmerie où officiera un chirurgien Russe membre du maquis corrézien.

Plus près de nous la construction du barrage de la Valette constitua un fait marquant pour notre commune pendant toute la durée de ce chantier titanesque qui dura cinq années après la seconde guerre mondiale.

Les fermes longtemps entourées de terres cultivées, comme en attestent dans les bois actuels les vestiges de murets de pierre qui délimitaient les champs,  furent peu à peu abandonnées par les jeunes générations attirées par les villes. A cause de cet exode rural la population de la commune a connu un déclin démographique constant passant de 700 habitants en 1830, 575 en 1900 [3] à environ 175 habitants aujourd'hui.

Puisse chacun dans son périmètre de responsabilités œuvrer à la sauvegarde de nos petits villages.

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Le chêne de la place (années 60)

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Après abattage: dénombrement des cercles de croissance

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