L'origine du nom de notre village vient de Pardoux abbé de Guéret qui vécut aux VIIe et VIIIe siècle, et dont l'histoire vous est présentée dans cette page.

 

Sur le territoire des Lémovices vers l'an 657 après J.C. [1], dans le petit bourg de Sardent (Serdinnus) non loin de ce qui deviendra la ville de Guéret, naquit un enfant de parents laboureurs et très croyants, auquel fut donné le nom de Pardoux (Pardulphus).

Pendant son enfance il s'illustrait parmi les autres enfants par sa douceur, son humilité et sa grande piété. Un jour qu'il se reposait sous un arbre avec ses jeunes camarades, ceux-ci mirent le feu à l'arbre peut-être pour se chauffer ou bien par jeu. L'arbre affaibli par le feu et bousculé par un fort vent tomba par terre avec un grand fracas. Tous s'enfuirent sauf Pardoux qui demeura au même endroit.  En tombant une énorme branche lui fit une grave blessure à la tête ce qui le rendit momentanément aveugle [2].

Sources et Bibliographie

 

[1]     Vie de Saint Pardoux patron de Guéret et Office du saint - Note préliminaire par M. J. Coudert de Lavillate, 1853.

[2]     Vie de Saint Pardoux: Texte latin du VIIIe siècle tiré d'un manuscrit du Xe siècle N° 5240 de la bibliothèque impériale traduit par M. J. Coudert de Lavillate, 1853.

[3]     Texte latin du XIIe siècle tiré d'un manuscrit du XIIIe siècle N° 5363 de la bibliothèque impériale traduit par M. Couturier de la Prugne, 1721.

[4]     Site internet diocèse de Limoges

[5]     Grand livre des Saints Culte et Iconographie de l'Occident, Jacques Baudoin page 384, 2006.

[6]     Office de Saint Pardoux imprimé en 1635 à Guéret, d'après les livres liturgiques anciens, par Pardoux Aubaysle. 

[7]     Sur les pas de Aliénor d'Aquitaine, Amaury Chauou, Thierry Perrin, Editions Ouest France, 2005.

Au lieu d’en être affligé, Pardoux estima que cela le rapprocherait de Dieu et dès lors il se consacra tout entier à ses bonnes œuvres.

Tout ce qu’il recevait de ses parents, avec qui il vivait, en vêtements ou nourriture, il le donnait en secret au premier pauvre qu’il rencontrait. Le bruit de ses mérites répandu dans la région attirait vers lui de nombreuses personnes. Certains affligés de diverses infirmités, repartaient immédiatement guéris, dès qu’il les touchait de la main ou s’il passait sur eux de l’huile bénite. Il avait même le pouvoir de chasser les démons du corps des possédés [2].

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Statue Saint Pardoux XIXe siècle Eglise Saint-Pardoux-la-Croisille

Sa réputation de sainteté devint si grande qu’un comte de Limoges nommé Lantarius, ayant fondé un monastère dédié aux apôtres Pierre et Paul, dans un lieu de son domaine appelé Garactum (Guéret), s’empressa de lui en proposer la direction. Pardoux refusa cette offre mais Lantarius le contraignit de force à accepter et lui confia la tête de cette pieuse retraite [2]. Nous étions vers l’an 687 [1]. Ce qui donnerait une date très approximative des origines de la ville de Guéret appelée à cette époque le bourg-aux-Moines en raison des nombreux moines venus rejoindre le monastère du saint homme [1].

Dès lors Pardoux s’imposa une rigoureuse pénitence. Il ne sortit pratiquement plus du monastère, ne mangeait qu’une fois par semaine et ne se chauffait jamais. Ce n’est que lorsqu’il devint infirme qu’il consentit à se chauffer. Prosterné face contre terre pendant la nuit été comme hiver, les bras étendus, il priait autant que ses forces le lui permettaient. [2]

Pendant cette période où il vécut au monastère, Pardoux accomplit de nombreux miracles. Un jour un boiteux nommé Marcellus vint à lui et le supplia de prier le seigneur pour qu’il le guérisse. 

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Statue Saint Pardoux Gimel [5]

Pardoux lui dit : ”allez à ma fontaine que j’ai fait construire, lavez-vous le corps avec son eau puis renouvelez cette ablution avec de l’eau bénite, passez la nuit dans l’oratoire qui est consacré au saint martyr Sylvain et je prierai de mon côté le seigneur pour qu’il vous fasse retrouver par sa miséricorde l’usage de vos jambes”. Le boiteux fut guéri et abandonna ses béquilles dès le lendemain.

En 725, les Sarrasins avaient conquis l’Espagne et revendiquaient comme leur domaine la partie méridionale des Gaules qui avait appartenu aux Visigoths [1]. Ils pénétrèrent alors en Aquitaine prirent Bordeaux et répandirent la terreur dans cette vaste contrée. Charles, fils de Pépin d’Héristal maire du palais, avec ses francs de Neustrie et d’Austrasie vint au secours de l’armée des Aquitains et remporta sur les Sarrasins une victoire éclatante en 732 à Poitiers qui lui valut le surnom de Martel. Les Sarrasins dans leur retraite commirent d’horribles ravages s’en prenant principalement aux chrétiens qu’ils égorgeaient, brulant églises et monastères. On apprit qu’ils s’approchaient du monastère de Pardoux et tous les moines pris de panique s’enfuirent dans les bois. Seul Pardoux resta au monastère et ne cessa de prier le seigneur pour que les infidèles n’entrent pas. Ceux-ci frappés de terreur s’arrêtèrent et firent brusquement demi-tour.

Pasteur de la grâce divine, toute sa vie Pardoux attira auprès de lui de nombreux disciples, malades et infirmes. Il devint Abbé de Guéret [4].

Pardoux mourut à près de quatre-vingts ans, un dimanche, le 6 Octobre 737 [1]. Le saint fut inhumé dans l’église de saint Aubin de Guéret voisine de son monastère. Elle fut rebaptisée peu après église de saint Pardoux. Son corps et ses reliques restèrent en ce lieu de nombreuses années. Une partie de ces reliques furent transférées en l’église de Sarlat d’où elles furent enlevées par un prêtre et livrées à un seigneur nommé Guy-des-Tours qui les fit placer dans l’église d’Arnac en 1028 [3].

De la chasse ancienne probablement exécutée au XIIe siècle, seul un panneau fut sauvé dont il existerait une lithographie [1].

Une autre lithographie découverte dans le document de M. Couturier de la Prugne [3] montre l’archange Michel qui apparait au saint lui montrant une échelle, en lui disant qu’au sommet l’attend le seigneur. L’artiste s’est efforcé de suivre fidèlement la description de cette scène donnée dans le manuscrit du VIIIe siècle.

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Lithographie de Saint Pardoux [3]

Il existe également une troisième lithographie représentant un buste de saint Pardoux datant de 1510 [6] sur lequel on peut lire: Sancte Pardulfe: Ora pro nobis (Saint-Pardoux: Priez pour nous).

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Buste de Saint Pardoux - 1510 -  [6]

Le manuscrit du Xe siècle dont l’auteur est inconnu provient de l’abbaye de Saint-Martial de Limoges qui fut au XIIe siècle l'un des plus beaux et des plus vastes édifices romans Français. L'abbaye fut détruite sous la Révolution et de la majestueuse bâtisse bien connue grâce à des représentations du XVIIIe siècle, il ne subsiste que la crypte, où se trouvent encore les deux sarcophages de Martial et de ses compagnons Alpinien et Austriclinien [7]. Le biographe qui écrivit ce texte fut très vraisemblablement un contemporain de saint Pardoux [1]. Ce texte est suivi de l’office de saint Pardoux démontrant que son culte était déjà avéré dès le début du Xe siècle. Ceci pourrait indiquer une date approximative de l’origine du nom de notre commune entre le IXe et le Xe siècle.

Terminer cette histoire sur la vie du saint patron de notre paroisse serait l'occasion de proposer un nom pour les habitants de la commune.  les Pardulfiens ou les Pardulfusiens que l'on pourrait aussi écrire: Pardulphiens ou Pardulphusiens?

Saint Pardoux donna son nom à 19 localités de la région, dont 5 appartiennent au Bas-Limousin [5].

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